Bienvenue aux nouveaux allergiques !

Une petite fille souffle sur des pissenlits

(Et pour les autres, profitez-en tant que ça dure !)

Cet article est destiné aux professionnels de santé.

C’est le printemps, les beaux jours arrivent… les pollens avec, et ils sont de plus en plus méchants !

Je vous invite à écouter la chronique du 12 mars 2025 de Hugo Clément sur Radio France (1). En substance on y entend que 30% des français sont sensibles aux pollens, contre 3% dans les années 60 ! Et les prévisions pour 2050 annoncent un taux d’allergiques de 50%…

Cette évolution est liée à plusieurs facteurs :

  • L’importation et le développement de plantes très allergisantes (l’ambroisie par exemple),
  • La stimulation de la production de pollen par l’augmentation du taux de CO2 rejeté dans l’air,
  • Le réchauffement climatique qui allonge les périodes de floraisons, (2)
  • La « collaboration » entre les particules fines et les pollens, les unes se fixant sur les autres.

Résultats : les réactions allergiques augmentent en durée et en intensité, des personnes jusque-là préservées deviennent sensibles aux pollens.

Mais quel rapport avec les fonctions orales et maxillo-faciales ?

Vous le savez déjà, bien entendu : la rhinite allergique va obliger certains de nos patients à ouvrir la bouche, une part d’entre eux va en garder l’habitude, et c’est une véritable catastrophe pour les fonctions orales et maxillo-faciales !

Focus sur la ventilation nasale

Telle le nez au milieu de la figure, la ventilation nasale est centrale pour les fonctions maxillo-faciales.

Je ne vous apprend rien en disant que c’est en passant par les cavités nasales que l’air est filtré, réchauffé, humidifié, freiné, chargé en monoxyde d’azote. Et le passage par les cavités nasales d’agents pathogènes les confrontent à une redoutable barrière immunitaire.

Vous savez déjà tout cela, mais pas forcément tous vos patients. Si vous voulez leur faire passer le message, vous pouvez leur proposer de lire la version grand public de cet article.

Impact sur la croissance maxillo-faciale

La ventilation nasale joue un rôle clé dans la croissance maxillo-faciale, un fait bien connu mais parfois sous-estimé (3,4).

En effet, en cas de ventilation buccale en période de croissance, nous devenons les témoins d’une cascade de réactions en chaîne dans les 3 dimensions :

  • Transversale, par la perte de 2 facteurs de croissance : le flux aérien nécessaire à la croissance des cavités nasales, et la poussée linguale, la langue étant obligatoirement basse si la bouche est ouverte.
  • Verticale, par hypertonie des muscles abaisseurs de la mandibule. La position basse de la langue diminuant l’espace oro-pharyngé, un ajustement postural compensatoire est nécessaire pour permettre une meilleure perméabilité des voies aériennes supérieures : la tête se place en extension. Mais le regard devant rester horizontal, cette extension se traduit par une projection antérieure de la tête. Dans cette position les muscles hyoïdiens sont mis en tension et favorisent l’hyperdivergence mandibulaire. La sangle labiale n’oppose pas grande résistance à la traction des abaisseurs, la bouche étant ouverte.
  • Sagittale, par le même mécanisme lié à la ventilation et la posture, les muscles hyoïdiens tendus favorisant la rétrognathie mandibulaire.

On le sait, le lien est fort entre ventilation, posture et croissance maxillo-faciale !

Relations entre ventilation, posture, fonctions linguales et croissance

Et chez l’adulte ?

Un adulte qui a grandi en respirant pas la bouche en présente généralement les séquelles morphologiques selon les mécanismes évoqués plus haut. Il aura probablement développé des troubles respiratoires du sommeil, avec toutes les conséquences cardio-vasculaires que cela implique.

Si la ventilation buccale ne s’est installée qu’à l’âge adulte, les enjeux sont différents mais importants tout de même.

Sur le plan de l’hygiène bucco-dentaire la ventilation buccale va assécher la bouche et favoriser la tendance carieuse.

Du point de vue orthodontique, quand la bouche est ouverte l’équilibre entre forces externes centripètes et forces internes centrifuges est totalement perturbé. La langue pousse les dents, les lèvres n’opposent aucune résistance. Un traitement dans ces conditions est plus difficile, et la probabilité de récidive est importante.

Comment agir à la source ?

L’enjeu est d’une importance capitale, nos enfants doivent respirer par le nez, bouche fermée ! Et c’est un enjeu de préventionS.

Facteurs de risque

La prévention primaire consiste à éviter l’apparition d’une ventilation buccale en agissant sur les facteurs de risque. Il faut pour cela favoriser une croissance maxillo-faciale harmonieuse. Conseillons dès que possible les parents de jeunes enfants :

  • Alimentation : tétée au sein ou au biberon offrant une résistance équivalente, puis mastication d’aliments consistants,
  • Sevrage en temps voulu des succions non-nutritives,
  • Soins de nez des enfants. Leur enseigner le mouchage bien entendu, mais également le lavage de nez, j’en reparle bientôt.

Dépistage

En prévention secondaire nous cherchons à éviter le développement de cette ventilation buccale. Il faut pour cela la repérer: il n’est pas normal de voir un enfant la bouche ouverte !

Et si la ventilation est buccale, pourquoi ?

  • par habitude ?
  • par diminution de la perméabilité nasale, voire obstruction (rhinite allergique par exemple) ?
  • par encombrement de l’espace naso-pharyngé (végétations adénoïdes) ?
  • par encombrement de l’espace oro-pharyngé (amygdales) ?
  • par endomaxillie ? Et dans ce cas pourquoi le développement transversal n’a-t-il pas été optimal ?

Si nous trouvons la cause de la ventilation buccale, traitons là au plus tôt !

A ce stade, en absence de réel obstacle à la mise en place des fonctions typiques, il peut être pertinent de proposer un accompagnement en kinésithérapie spécialisée ou en orthophonie.

Risques de récidive

La prévention tertiaire vise à éviter l’aggravation en agissant sur les complications et les risques de  récidive. Cette prévention de la rechute constitue tout l’enjeu de la prise en charge multidisciplinaire de l’enfant ventilateur buccal !

Prenons un exemple caricatural :  un enfant allergique aux pollens, asthmatique, aux amygdales et végétations hypertrophiques, ventilateur buccal, mastiquant peu, aux fonctions linguales atypiques, avec endomaxillie, rétrognathie et hyperdivergence mandibulaires, troubles respiratoires du sommeil (ronflements, apnées), énurésie, troubles du comportement (hyperactivité, difficultés de concentration)…

Caricature d'enfant ventilateur buccal

Vous le voyez ?

Le schéma ci-dessous illustre le réseau de problèmes intriqués dans cette situation:

Réseau de liens chez le ventilateur buccal en croissance

Cet enfant va devoir consulter plusieurs spécialistes, en plus de son médecin ou pédiatre: ORL, allergologue, pneumo-pédiatre, médecin du sommeil, orthodontiste, kinésithérapeute spécialisé ou orthophoniste.

Chacun des intervenants agira selon son champ d’expertise : traitement médical, chirurgical, orthopédique, comportemental etc… mais c’est la coordination de ces approches qui garantira la pérennité du résultat global.

Que se passe-t-il sans cette coordination ?

  • Proposer une adénoïdectomie sans expansion palatine ? Ça n’a probablement pas de sens dans ce cas précis, qu’en pensez-vous ? Et une expansion sans adénoïdectomie ?
  • Rétablir une harmonie dento-faciale sans guider vers des fonctions typiques ? Si le potentiel de croissance est encore important, cela expose à une récidive de la ventilation buccale.
  • S’acharner en rééducation avec des injonctions du type « ferme ta bouche, tiens-toi droit, mets ta langue au palais !» sans traitement des obstacles mécaniques et inflammatoires ? Gardons en tête que cet enfant en est incapable en l’état !

Tout est donc question de complémentarité et de coordination pour éviter la rechute.

Une fois le problème résolu ou contenu du point de vue médical et/ou chirurgical, la rééducation devient pertinente pour accompagner l’enfant. Une guidance permettra aux fonctions typiques de se mettre en place. La croissance maxillo-faciale va ainsi pouvoir reprendre son cours normal.

Un geste indispensable : le lavage de nez

La ventilation nasale est la clé d’une bonne respiration et de l’équilibre maxillo-facial. Pourtant, la majorité des patients ne pratique pas de lavage de nez efficace.

Notre rôle est de les guider vers un rituel « nose care » aussi naturel que le brossage des dents.

Faisons la promotion d’une routine adaptée, basée sur des preuves scientifiques. Rappelons leur par exemple que chez des enfants présentant rhinite et asthme allergiques, le lavage de nez diminue l’hyperréactivité bronchique, améliore le contrôle de l’asthme (i.e. diminue les crises) et améliore la qualité de vie. (5,6)

Personnellement je prends le temps de faire une irrigation avec eux, afin de m’assurer de sa bonne réalisation.

Plusieurs modalités sont possibles, en fonction de l’âge et du contexte clinique. Un point est commun à toutes les situations, la solution de lavage doit être saline, iso- ou hypertonique selon les cas.

Le volume

Il peut être très bas (jusqu’à 5 ml), bas (entre 5 et 60 mL) ou haut (plus de 60 mL).

La pression

Elle doit être basse, toujours ! Donc prudence en cas de dispositif basé sur l’action de l’opérateur (pipette, seringue, flacon souple).

La nature de la solution

La solution d’irrigation doit être saline, isotonique au minimum et hypertonique dans certaines situations si la tolérance est bonne.

Quel que soit le dosage en sel, la solution peut être tamponnée, ce qui améliore la tolérance.

La fréquence

En cas d’irrigation « curative », la revue systématique de Chitsuthipakorn rapporte une fréquence allant de 1 à 3 irrigations quotidiennes pour la rhinite allergique, et jusqu’à 6 irrigations pour la rhino-sinusite aigüe. (5)

Les dispositifs disponibles :

DispositifVolumePressionPublic
PipetteTrès bas, basVariable, à contrôler !Nourrisson
Spray nasal  Très basBasse, large diffusionNourrisson
SeringueTrès bas, basVariable, à contrôler !Nourrisson, enfant
PotHautBasseEnfant, adolescent, adulte
Flacon soupleHautVariable, à contrôler !Enfant, adolescent, adulte

En cas de rhinite allergique

Le volume du dispositif utilisé dans ce contexte augmente avec l’âge, allant du spray nasal chez le nourrisson au pot ou flacon souple chez les adolescents et adultes, en passant par la grande seringue chez l’enfant. La fréquence recommandée est d’une irrigation quotidienne au minimum, et peut aller jusqu’à 3.

Concrètement :

  • Chez l’enfant de moins de 4 mois : 5 mL de serum physiologique par narine, avec une pipette, une petite seringue avec embout souple ou un spray nasal.
  • Chez l’enfant de 4 mois à 4 ans : en fonction de l’âge, de 5 à 60 mL de solution saline isotonique, au spray (pour des petites quantités), à la seringue (de plus en plus grande)
  • Chez l’enfant de plus de 4 ans, l’adolescent et l’adulte : flacon souple type Respimer ou Marimer, pot type Rhinohorn rempli d’une solution isotonique.

Chez l’enfant et l’adulte, une solution hypertonique peut être envisagée en fonction de la tolérance.

Une amélioration des symptômes est attendue après 2 à 4 semaines de soins quotidiens.


et maintenant…

Les cadeaux !

C'est cadeau !

Cadeau n°1: un site utile

La carte du risque d’allergie aux pollens du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) est toute blanche depuis le 21 mars 2025. Ce réseau est en liquidation judiciaire et n’assure plus son service. Un indice pollen est disponible depuis le 02 avril sur le site de la Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, ATMO France.

Cadeau n°2: des tutos pour vos patients

Vous trouverez à la fin de l’article consacré au lavage de nez destiné au grand public 2 vidéos réalisées par le CHU de Bordeaux. Elles sont d’une très grande qualité !


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Informations personnelles

 Bibliographie

  1. Pourquoi les allergies au pollens progressent-elles ? [Internet]. Hugo Clément, en toute subjectivité. Disponible sur: https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hugo-clement-en-toute-subjectivite/hugo-clement-en-toute-subjectivite-du-mercredi-12-mars-2025-8711394
  2. Weber RW. Current and Future Effects of Climate Change on Airborne Allergens. Curr Allergy Asthma Rep. juill 2024;24(7):373‑9.
  3. Boileau MJosé. Orthodontie de l’enfant et du jeune adulte. Tome 1: principes et moyens thérapeutiques. Issy-les-Moulineaux: Elsevier Masson; 2011.
  4. Kerbrat A, Schouman T, Decressain D, Rouch P, Attali V. Interaction between posture and maxillomandibular deformity: a systematic review. Int J Oral Maxillofac Surg. 1 janv 2022;51(1):104‑12.
  5. Chitsuthipakorn W, Kanjanawasee D, Hoang MP, Seresirikachorn K, Snidvongs K. Optimal Device and Regimen of Nasal Saline Treatment for Sinonasal Diseases: Systematic Review. OTO Open. avr 2022;6(2):2473974X221105277. 6.           Beneficial effect of nasal saline irrigation in children with allergic rhinitis and asthma: A randomized clinical trial. Asian Pac J Allergy Immunol [Internet]. 2020 [cité 23 mars 2025]; Disponible sur: https://apjai-journal.org/wp-content/uploads/2020/12/5.pdf
  6. Minyoung J. Beneficial effect of nasal saline irrigation in children with allergic rhinitis and asthma: A randomized clinical trial. Asian Pac J Allergy Immunol [Internet]. 2020 [cité 23 mars 2025]; Disponible sur: https://apjai-journal.org/wp-content/uploads/2020/12/5.pdf

Pas encore allergique ?

Pissenlits

Encore un peu de patience !

C’est le printemps, les beaux jours arrivent… les pollens avec, et ils sont de plus en plus méchants !

Je vous invite à écouter la chronique du 12 mars 2025 de Hugo Clément sur Radio France (1). En substance on y entend que 30% des français sont sensibles aux pollens, contre 3% dans les années 60 ! Et les prévisions pour 2050 annoncent un taux d’allergiques de 50%…

Cette évolution est liée à plusieurs facteurs :

  • L’importation et le développement de plantes très allergisantes (l’ambroisie par exemple),
  • La stimulation de la production de pollen par l’augmentation du taux de CO2 rejeté dans l’air,
  • Le réchauffement climatique qui allonge les périodes de floraisons, (2)
  • La « collaboration » entre les particules fines et les pollens, les unes se fixant sur les autres.

Résultats : les réactions allergiques augmentent en durée et en intensité, des personnes jusque-là préservées deviennent sensibles aux pollens.

Mais quel rapport avec les fonctions orales et maxillo-faciales ?

Le lien est respiratoire: pour bien grandir de la face, un enfant doit respirer par le nez. Et la rhinite allergique donne aux enfants l’habitude de respirer par la bouche ouverte, catastrophe !

Focus sur la ventilation nasale

Telle le nez au milieu de la figure, la ventilation nasale est centrale pour les fonctions maxillo-faciales.

C’est en passant par les cavités nasales que l’air est filtré, réchauffé, humidifié, freiné, chargé en monoxyde d’azote. Et le passage par les cavités nasales d’agents pathogènes les confrontent à une redoutable barrière immunitaire.

Impact sur la croissance maxillo-faciale

Quand un enfant respire par la bouche, il perd un des facteurs essentiels de la croissance maxillo-faciale. En effet pour que cette croissance soit harmonieuse, il faut (entre autres):

  • un flux d’air nasal quasi-permanent, qui va stimuler la croissance en largeur des cavités nasales,
  • une poussée de la langue vers le palais lors de la déglutition, ce qui va stimuler la croissance en largeur du palais (vous aviez remarqué que le palais est le toit de la bouche ET le plancher du nez ?),
  • une posture globale sans avancée de la tête, pour ne pas créer de tension musculaire qui dirigerait la croissance mandibulaire vers le bas et limiterait son avancée.

Autrement dit, un enfant ventilateur buccal risque schématiquement de présenter:

caricature de l'enfant ventilateur buccal
  • un visage étroit et tout en hauteur,
  • la bouche nécessairement ouverte, à la fois par l’excès de hauteur et par défaut de largeur des cavités nasales,
  • un menton en retrait (rétrognathie mandibulaire),
  • une posture avec la tête en avant, stratégie inévitable pour pouvoir respirer confortablement (par la bouche).

Et chez l’adulte ?

Un adulte qui a grandi en respirant pas la bouche en présente généralement les séquelles morphologiques selon les mécanismes évoqués plus haut. Il aura probablement développé des troubles respiratoires du sommeil, et une somnolence pathologique.

Si la ventilation buccale ne s’est installée qu’à l’âge adulte, les enjeux sont différents mais importants tout de même.

Sur le plan de l’hygiène bucco-dentaire la ventilation buccale va assécher la bouche et favoriser la tendance carieuse.

Du point de vue orthodontique, quand la bouche est ouverte la langue pousse les dents, les lèvres n’opposent aucune résistance. Un traitement dans ces conditions est plus difficile, et la stabilité du résultat risque d’être compromise.

Comment agir à la source ?

L’enjeu est d’une importance capitale, nos enfants doivent respirer par le nez, bouche fermée ! Et c’est un enjeu de prévention.

Facteurs de risque

Nous pouvons éviter l’apparition d’une ventilation buccale en agissant sur les facteurs de risque. Il faut pour cela favoriser une croissance maxillo-faciale harmonieuse. Voici quelques conseils:

  • Alimentation : la tétée au sein (ou au biberon offrant une résistance équivalente) va stimuler la croissance faciale. La mastication d’aliments consistants prendra le relais,
  • Le sevrage en temps voulu des succions non-nutritives est un impératif, à modérer en fonction de la maturité psycho-affective de l’enfant bien entendu,
  • Soins de nez des enfants. éduquons au mouchage, mais également au lavage de nez, j’en reparle bientôt.

Dépistage

Il n’est pas normal de voir un enfant la bouche ouverte !

Et si c’est le cas, pourquoi ?

  • par habitude ?
  • le nez est bouché ? (ces fameuses allergies par exemple)
  • par la faute des végétations adénoïdes ou des amygdales ?
  • parce que le palais et donc les cavités nasales sont trop étroits ?
Faites vous aider d'un professionnel de santé pour y réfléchir, l'objectif étant d'agir sur la cause au plus tôt. Le médecin traitant ou le pédiatre est l'interlocuteur de première intention, il saura vous orienter vers un spécialiste si nécessaire.

Risques de récidive

Une fois le problème de départ résolu ou contenu du point de vue médical et/ou chirurgical, la rééducation des fonctions orales et maxillo-faciales devient pertinente pour accompagner l’enfant. Une guidance permettra aux fonctions typiques (ventilation nasale, mastication, déglutition, diction) de se mettre en place. La croissance maxillo-faciale va ainsi pouvoir reprendre son cours normal.

Un geste indispensable : le lavage de nez

La ventilation nasale est la clé d’une bonne respiration et de l’équilibre maxillo-facial.

Notre rôle est de guider nos enfants vers un rituel « nose care » aussi naturel que le brossage des dents.

Le saviez-vous ? Chez des enfants présentant rhinite et asthme allergiques, le lavage de nez diminue l’hyperréactivité bronchique,  diminue les crises et améliore la qualité de vie. (3)

Comment faire ?

Le volume du dispositif utilisé augmente avec l’âge, allant du spray nasal chez le nourrisson au pot (Lota) ou flacon souple chez les adolescents et adultes, en passant par la grande seringue chez l’enfant. La fréquence recommandée est d’une irrigation quotidienne au minimum en période de rhinite allergique, et peut aller jusqu’à 3 par jour. (4)

En dehors des périodes de pollinisation ou de rhinite, une bonne pratique consiste à maintenir des irrigations régulières en diminuant la fréquence, avec un minimum d’une fois par semaine.

Et si tout le monde le fait à la maison, aucune excuse pour y couper 😉

toute la famille lave son nez !

Concrètement :

En cas de rhinite allergique, pratiquer une à 3 irrigations quotidiennes:

  • Chez l’enfant de moins de 4 mois : 5 mL de serum physiologique par narine, avec une pipette, une petite seringue avec embout souple ou un spray nasal.
  • Chez l’enfant de 4 mois à 4 ans : en fonction de l’âge, de 5 à 60 mL de solution saline isotonique par narine, au spray (pour des petites quantités), à la seringue (de plus en plus grande)
  • Chez l’enfant de plus de 4 ans, l’adolescent et l’adulte : flacon souple type Respimer ou Marimer (240 mL à répartir dans les 2 narines), pot type Rhinohorn rempli d’une solution isotonique.

Chez l’enfant et l’adulte, une solution hypertonique peut être envisagée en fonction de la tolérance.

Une amélioration des symptômes est attendue après 2 à 4 semaines de soins quotidiens.


Et maintenant…

Les cadeaux !

C'est cadeau !

Cadeau n°1: un site utile

La carte du risque d’allergie aux pollens du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) est toute blanche depuis le 21 mars 2025. Ce réseau est en liquidation judiciaire et n’assure plus son service. Un indice pollen est disponible depuis le 02 avril sur le site de la Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, ATMO France.

Cadeau n°2: des liens vers des tutos !

J’en ai visionné des heures et des heures pour sélectionner ceux qui me semblaient les meilleurs !


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Informations personnelles

Références bibliographiques

  1. Pourquoi les allergies au pollens progressent-elles ? [Internet]. Hugo Clément, en toute subjectivité. Disponible sur: https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hugo-clement-en-toute-subjectivite/hugo-clement-en-toute-subjectivite-du-mercredi-12-mars-2025-8711394
  2. Weber RW. Current and Future Effects of Climate Change on Airborne Allergens. Curr Allergy Asthma Rep. juill 2024;24(7):373‑9.
  3. Minyoung J. Beneficial effect of nasal saline irrigation in children with allergic rhinitis and asthma: A randomized clinical trial. Asian Pac J Allergy Immunol [Internet]. 2020 [cité 23 mars 2025]; Disponible sur: https://apjai-journal.org/wp-content/uploads/2020/12/5.pdf
  4. Chitsuthipakorn W, Kanjanawasee D, Hoang MP, Seresirikachorn K, Snidvongs K. Optimal Device and Regimen of Nasal Saline Treatment for Sinonasal Diseases: Systematic Review. OTO Open. avr 2022;6(2):2473974X221105277. 6.           Beneficial effect of nasal saline irrigation in children with allergic rhinitis and asthma: A randomized clinical trial. Asian Pac J Allergy Immunol [Internet]. 2020 [cité 23 mars 2025]; Disponible sur: https://apjai-journal.org/wp-content/uploads/2020/12/5.pdf

Et surtout… la santé !

L’année commence et avec elle ses premiers ateliers, en commençant par ceux consacrés au périnée. Après une belle phase de préparation, nous sommes heureux de les voir se concrétiser et d’accueillir les premières participantes.

Les retours sont très encourageants :

"Atelier qui m'a aidé à redécouvrir l'anatomie du périnée (j'en avais une fausse idée)"
"Merci Hélène ! Allez le périnée !"

Les prochaines dates sont publiées sur la page « Trouver un atelier« , d’autres viendront bientôt.

Que cette nouvelle aventure commence… avec juste ce qu’il faut de curiosité et de bonne humeur !

Camille, Thomas et Hélène

Mais au fond, quelle différence y a-t-il entre une bonne et une mauvaise tétine ?

Un enfant avec sa tétine

« Ah je l’attendais celle-là ! »

Si vous avez la réf, désolé mais c’est que vous êtes de ma génération. Sinon, heureuse jeune personne,  allez voir cette vidéo (la question, et surtout sa réponse culte sont ).

Mais là n’est pas le sujet,  la question étant : quelle tétine donner à mon enfant ?

Pourquoi cette question ?

Vous avez peut-être vu comme moi, sur les réseaux, ces enfants changer de tétine et passer en quelques mois d’une béance antérieure (un trou entre les dents de devant si vous préférez) à une occlusion parfaite ?

D’où ma question: y a-t-il de bonnes et de mauvaises tétines ?

Les succions chez nos enfants

La déglutition des nourrissons lors de la tétée est une succion à utilité nutritive.

Les autres succions (pouce, tétine, oreille du doudou…) sont dites « non nutritives ». Leur utilité est ailleurs, d’ordre psycho-affectif.

La déglutition-succion de la tétée évolue normalement vers une déglutition secondaire, typique chez le sujet denté, appelée « mastication-déglutition ». Cette nouvelle façon de s’alimenter est essentielle pour la croissance maxillo-faciale de l’enfant, et toute autre forme de succion est un frein à cette croissance !

L’influence sur la croissance

Une croissance maxillo-faciale harmonieuse crée notamment les conditions d’une bonne respiration, d’un sommeil récupérateur et d’une posture équilibrée.

L’enjeu est donc le suivant : à mesure du développement psycho-affectif de l’enfant, les succions non-nutritives doivent diminuer, jusqu’à disparaître.

C’est à ce prix que nous créons un contexte favorable à la croissance faciale harmonieuse de nos enfants.

Qu’en pensent les orthodontistes ?

Dans son ouvrage intitulé « Orthodontie de l’enfant et du jeune adulte »[1], la Professeure Marie-José Boileau conseille de ne pas faire perdurer les habitudes de succion non nutritives au-delà de 4 à 5 ans. Elle y explique leur « influence déformante sur le cadre dento-alvéolaire ». Cette déformation créant des conditions anatomiques défavorables au bon fonctionnement lingual, et donc à la croissance harmonieuse… bienvenue dans le cercle vicieux !

Finalement, c’est quoi une bonne tétine ?

Si des tétines peuvent effectivement être labellisées « orthodontiques » parce que pensées pour minimiser leur action délétère, une vraie bonne tétine est une tétine dont votre enfant commencera à se séparer à partir de 2 ou 3 ans.

Et il ou elle l’aura offerte à la fée des tétines avant ses 4 ans !

Et vous, vous avez fait comment pour aider votre enfant à s’en passer ?


[1] Boileau M.José. Orthodontie de l’enfant et du jeune adulte. Tome 1: principes et moyens thérapeutiques. Issy les Moulineaux: Elsevier Masson; 2011